La partie du cerveau en charge de ce dont nous n’avons pas conscience est beaucoup plus développée en capacités (et aussi en taille) que la partie du cerveau qui fonctionne consciemment. Elle est également beaucoup plus rapide. Ainsi la partie inconsciente gère des millions d’informations, quand la partie consciente en gère durant le même temps quelques dizaines.
C’est comme ça que lorsque notre conscient fixe son attention à lire quelques lignes, l’inconscient gère en même temps la respiration, le rythme cardiaque, l’équilibre, régule la température du corps,… mobilise les mécanismes d’apprentissage de la lecture, comprend des choses beaucoup plus diverses à travers cette lecture que le conscient – et aussi beaucoup beaucoup d’autres choses (dont nous n’avons pas conscience).
L’inconscient constitue un réservoir de souvenirs, d’expériences, de connaissances, d’apprentissages, de ressources et de capacités au sens large.
Il maîtrise notamment notre capacité à apprendre, pour faire d’un apprentissage comme marcher, lire, faire du vélo, conduire,… un automatisme ; quelque chose de complexe qui est réalisée avec simplicité, avec une grande économie d’énergie. C’est notamment cette capacité qui fait de notre inconscient un allié si précieux pour changer. Notre cerveau (sa partie inconsciente) apprend vite, et est capable – à condition de savoir lui demander – de changer pour apprendre un nouveau comportement, une nouvelle stratégie.
L’un des rôles de l’inconscient est également de nous protéger. C’est l’instinct de protection, de survie. Inconsciemment nous réagissons très rapidement pour nous protéger d’un danger soudain.
Plus généralement, l’inconscient agit dans notre intérêt.
Pourquoi peut-on alors avoir un comportement gênant, dont on ne veut pas ou plus, si l’inconscient veut toujours le bien de la personne ?
On s’aperçoit qu’un comportement peut avoir été appris, puis adopté dans certaines circonstances – des fois très vite, en une seule expérience. Ce comportement a eu dans ces circonstances un sens, un intérêt. La difficulté peut résider dans le fait que la partie inconsciente l’a adopté comme étant utile et cela durablement tant qu’on ne lui demande pas d’en changer. Si personne ne lui signale qu’il pose maintenant des problèmes, rien ne change.
Par exemple, un enfant à la suite de remarques du type « tu ferais mieux de réfléchir avant de parler », « tu ferais mieux de te taire plutôt que de parler »,… peut avoir adopté un comportement de retenue (un frère, une sœur ayant vécu les mêmes scènes pourra avoir réagi de façon très différente). Cette retenue a eu une utilité ; peut-être celle de réduire les remarques négatives à son encontre. X années plus tard, cette retenue peut être vécue comme une difficulté à prendre la parole, à s’exprimer, comme un manque de confiance. C’est la partie inconsciente du cerveau qui gère ce comportement, et qui a la capacité de l’actualiser, de le modifier pour qu’il soit adapté à la situation présente et agréable à vivre.
Le plus grand défi est donc finalement de réaliser qu’allié à notre inconscient, nous sommes capables de changer.
Adopter de nouveaux comportements dans des circonstances exceptionnelles est courant - lors d’un incendie, d’une guerre,… des personnes, dites « ordinaires » avant, deviennent par exemple des héros, ou plus simplement oublient d’être timides, oublient d’être lentes. L’hypnose permet des changements aussi soudains, sans circonstances extraordinaires.